Marseille - L'accueil des policiers aux LGBT :

Marseille - L'accueil des policiers aux LGBT : "On veut leur assurer qu'ils seront bien reçus"

mercredi 15 mai 2019

L'annonce, faite hier matin, par la Fondation Jean-Jaurès, selon laquelle le nombre des violences physiques commises envers des personnes LGBT (lesbienne, gay, bi et trans) a doublé depuis juin 2018 en France, donnait tout son sens à cette formation dispensée hier à l'Évêché à une quarantaine de policiers "plaintiers". 

Car le sondage effectué par la Fondation Jean-Jaurès indiquait également qu'alors qu'une personne LGBT sur deux déclare avoir déjà été agressée au moins une fois dans sa vie, seulement 27 % signalent ces faits dans un commissariat et 20 % déposent plainte. "Nous devons apporter du crédit à leurs souffrances en les accueillant du mieux que l'on peut", insistait en introduction le directeur départemental de la sécurité publique, Didier Mazoyer, qui annonçait déjà la seconde phase à venir de cette action : une formation sur la judiciarisation de ces actes "parce que les auteurs doivent mesurer la gravité de leurs mots et de leurs gestes". Il faut dire que, toujours selon la Fondation Jean-Jaurès, 60 % des interrogés admettent avoir pensé à mettre fin à leurs jours au cours de cette année écoulée... "Et notre but dans cette action est, notamment via les médias, de leur faire passer le message qu'ils seront bien reçus, que l'on est à leur écoute et que des enquêtes seront diligentées", pilonnait le commissaire central de Marseille, Jean-François Jaffuel.

"Il faut faire preuve de convivialité et assurer un maximum de confidentialité"

"C'est primordial car bien prendre une plainte de ces victimes, c'est permettre de connaître les vrais chiffres de ces agressions LGBTphobe qui représentent une circonstance aggravante qui coûte cher devant un tribunal. Alors le premier contact est essentiel, assurait la référente LGBT à la DDSP, le major Frédérique Jeckel. Il faut faire preuve de convivialité et assurer un maximum de confidentialité. Faites aussi attention, pour les personnes transgenres ou transsexuelles, à employer le pronom qui correspond au sexe que revendique la personne, pas celui indiqué sur sa carte d'identité car certaines personnes ne veulent plus entendre parler de leur passé et du coup, en commettant cette petite maladresse, on peut partir du mauvais pied." Éviter les questions trop intrusives, bien préciser l'apparence de la personne afin que l'enquêteur comprenne le sens de la plainte, contacter les associations (Le Refuge, SOS Homophobie, T-Time ou Transat association par exemple) afin qu'elles viennent au soutien des victimes, voici quelques autres conseils distillés hier.

"Et s'il le faut, n'hésitez pas à d'abord solliciter un entretien de la personne avec l'un de nos psychologues afin de faire baisser son stress et de pouvoir prendre sa plainte dans de bonnes conditions", ajoutait le commissaire divisionnaire Jaffuel.

Le major Jeckel de conclure : "Il faut garder une chose en tête : une personne LGBT peut avoir encaissé 10, 15, 20 agressions verbales ou physiques avant d'avoir le courage de dire stop et de passer le pas de la porte d'un commissariat alors il ne faut pas rater l'occasion..."

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Le directeur départemental de la sécurité publique Didier Mazoyer et la "référente LGBT", le major Jeckel.

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La Provence par Romain Capdepon

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